Climat de défiance : les Assises de l’Entrepreneuriat sont lancées
17/01/2013Le Gouvernement a officiellement lancé les Assises de l’Entrepreneuriat, une initiative pilotée par Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Ce projet vise à stimuler la création d’entreprises, à encourager les vocations entrepreneuriales et à identifier les freins qui limitent l’initiative privée en France.
Ce rendez-vous est d’autant plus important que l’Europe traverse une période de désengagement entrepreneurial, comme l’indique une récente étude de l’Eurobaromètre.
Une volonté de création d’entreprise en net recul en Europe
L’Eurobaromètre « Entrepreneuriat en Europe et au-delà », publié par Bruxelles le 9 janvier dernier, met en lumière un recul significatif de la volonté des Européens à créer leur propre entreprise.
Entre 2009 et 2012, la proportion de personnes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat est passée de 45 % à 37 % en moyenne sur le continent.
Cette baisse est particulièrement marquée dans certains pays nordiques :
- Suède : 74 % des sondés préfèrent être employés plutôt que de se lancer dans l’entrepreneuriat.
- Finlande : 73 % expriment la même préférence pour le salariat.
À l’inverse, les pays émergents comme la Turquie, le Brésil ou la Chine affichent une dynamique entrepreneuriale bien plus forte. Dans ces pays, la volonté de créer une entreprise est bien plus présente, portée par des marchés en expansion rapide et une culture du risque plus développée.
Entreprendre en Europe : des freins multiples
L’étude identifie plusieurs facteurs expliquant cette baisse de l’intention entrepreneuriale en Europe, et en particulier en France :
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- L’aversion au risque
- La peur de l’échec et du risque de faillite freine de nombreux porteurs de projets.
- L’incertitude des revenus, notamment au démarrage, constitue un obstacle majeur.
- Les contraintes administratives et financières
- La complexité des démarches et la rigidité du cadre réglementaire pèsent lourdement sur les créateurs d’entreprises.
- Le manque de financement et les difficultés d’accès aux crédits limitent les opportunités de développement.
- Une culture encore trop favorable au salariat
- L’aversion au risque
- En Europe, le modèle du CDI reste la norme et offre une sécurité que l’entrepreneuriat ne garantit pas toujours.
- Contrairement aux États-Unis, où l’échec entrepreneurial est souvent perçu comme une expérience formatrice, en France et en Europe, il est encore stigmatisé.
Le portage salarial : une alternative rassurante pour les entrepreneurs hésitants
Face à ces freins, de plus en plus d’actifs en quête d’indépendance recherchent une alternative plus sécurisée au statut d’entrepreneur classique. C’est dans ce contexte que le portage salarial se présente comme une solution hybride répondant aux besoins des professionnels souhaitant conjuguer autonomie et sécurité.
Le portage salarial permet :
- D’exercer une activité indépendante sans les risques liés à la création d’une entreprise.
- De bénéficier d’un statut de salarié, avec une protection sociale, une couverture chômage et des cotisations retraite.
- D’éviter les démarches administratives lourdes, car c’est la société de portage qui s’occupe de la gestion comptable et juridique.
L’Eurobaromètre met en évidence une forte demande pour ce type de solution, confirmant que les travailleurs recherchent de plus en plus une autonomie sécurisée.
Quel avenir pour l’entrepreneuriat en France ?
Avec le lancement des Assises de l’Entrepreneuriat, le Gouvernement souhaite inverser cette tendance et réduire les obstacles qui freinent la création d’entreprises.
Parmi les pistes de réflexion abordées :
- Simplifier les démarches administratives pour encourager l’initiative privée.
- Faciliter l’accès aux financements, notamment via des dispositifs publics ou des partenariats avec les banques.
- Valoriser la culture entrepreneuriale, en insistant sur l’innovation et en normalisant l’échec comme une étape du parcours.
Ces mesures pourraient permettre de relancer l’envie d’entreprendre en France. Toutefois, en attendant ces évolutions, le portage salarial continue de se démarquer comme une solution efficace pour tous ceux qui souhaitent tester une activité indépendante sans en assumer tous les risques.
Avec un marché du travail en pleine mutation, ce modèle pourrait bien s’imposer comme l’une des meilleures réponses aux défis de l’entrepreneuriat en Europe.