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La mobilité des cadres en baisse en 2020 selon l’APEC

11/10/2021

Selon le panorama de l’APEC paru fin juillet, seuls 6 % des cadres ont changé d’entreprise en 2020 – soit une baisse d’un point par rapport à 2019 et de trois points par rapport à 2018. La part des départs à l’initiative du salarié lui-même (démission) s’établit à 38 %, contre 51 % en 2018. La part des départs concertés (rupture conventionnelle) reste quant à elle stable (aux alentours de 20 %).

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Les jeunes cadres, habituellement moteurs de la mobilité, marquent le pas

Habituellement, la mobilité des cadres est portée par les personnes de moins de 35 ans. Mais en 2020, seuls 9 % des cadres de cette tranche d’âge ont changé d’entreprise, contre 18 % en 2018. Concernant les autres tranches d’âge, la mobilité externe est restée globalement stable, voire en léger recul, témoignant d’une prudence généralisée sur le marché du travail des cadres.

Une mobilité interne en recul mais plus qualitative

Par ailleurs, les mobilités internes dans les entreprises ont elles aussi diminué. Moins de réorganisations internes, moins de projets de mobilité volontaires… Toutefois, celles qui ont eu lieu se sont souvent faites dans des conditions plus favorables : progression hiérarchique, élargissement du périmètre de responsabilité, ou encore augmentation salariale. Cela souligne un repositionnement stratégique des entreprises, privilégiant la valorisation de talents internes plutôt que le recrutement externe.

Une frilosité face à la crise et un marché en berne

Cette baisse de mobilité s’explique sans doute par la frilosité des cadres à changer d’entreprise durant la crise. Selon le baromètre de l’APEC, 6 cadres sur 10 estiment que changer d’entreprise constitue un risque plutôt qu’une opportunité. Dans un contexte de grande incertitude économique, la stabilité professionnelle est devenue une priorité. Mais cette réticence s’explique aussi par la baisse du nombre d’offres à pourvoir (-29 % par rapport à l’année précédente), les entreprises ayant gelé de nombreux recrutements ou supprimé des postes en réponse à la crise sanitaire.

Des signes de reprise et de nouvelles aspirations

Malgré cette situation morose, plusieurs signes indiquent une reprise. Cette tendance à la baisse semble déjà s’inverser, surtout chez les moins de 35 ans. Plusieurs dynamiques sont à l’œuvre : un phénomène de rattrapage des évolutions professionnelles qui n’ont pas eu lieu en 2020, mais aussi une remise en question plus profonde sur le sens du travail, la recherche d’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle ou encore l’aspiration à plus d’autonomie.

La crise a agi comme un catalyseur de réflexion pour de nombreux cadres. Si certains ont choisi de rester dans leur entreprise pour traverser la tempête, d’autres ont utilisé ce temps pour repenser leur avenir professionnel, envisager des reconversions ou des projets entrepreneuriaux. Les premiers signes d’une reprise de la mobilité en 2021 semblent donc indiquer un retour progressif à la normale, mais avec de nouvelles attentes de la part des cadres vis-à-vis de leur carrière.

Vers une nouvelle ère de la mobilité professionnelle ?

En somme, 2020 restera une année de pause, voire de repli, en matière de mobilité des cadres. Mais elle pourrait aussi marquer le début d’une nouvelle ère professionnelle, où les choix de carrière seront davantage guidés par le sens et la flexibilité que par la seule progression hiérarchique.