Après l’arrêté ministériel, le portage salarial en ébullition
14/06/2013Il était de notoriété publique que le PEPS (Professionnels de l’Emploi en Portage Salarial), syndicat résultant de la fusion des anciennes SNEPS et FNEPS, avait pesé de tout son poids auprès du Gouvernement pour étendre l’accord conclu le 24 juin 2010.
Les dirigeants du PEPS redoutaient –à raison semble-t-il- qu’en l’absence d’encadrement de leur activité le statut soit menacé. En effet, toutes les centrales syndicales avaient fait de cet encadrement la condition sine qua non pour poursuivre toute discussion. C’est donc logiquement que dès la publication de l’arrêté, des entreprises-membres du PEPS (soulagées ?) ont publié des communiqués pour se féliciter de l’extension de l’accord.
La démonstration de force du PEPS
La communication du PEPS n’a donc pas tardé. Réuni pour sa première assemblée générale à Paris le 11 juin 2013, le syndicat présidé par André Martinie a adopté un texte pour saluer la décision du Gouvernement qu’elle considère comme « un pas historique ». Les 82 entreprises signataires du PEPS ont déclaré qu’elles « attendaient un signal clair du gouvernement reconnaissant une profession dont l’utilité sociale n’est plus à démontrer ».
Pourtant, quelques jours plus tôt, la jeune FEPS (Fédération Européenne du Portage salarial) a fait entendre une voix dissonante. Elle n’a pas hésité à dénoncer un «vaste plan social » du Gouvernement suite à l’exclusion des non-cadres de ce secteur.
Cette critique tranche avec la position favorable prise par la même FEPS de la fin du mois de mai 2013. Guillaume Cairou, son président, ancien membre du PEPS qui en fût exclu très récemment déclarait alors « On ne peut que saluer l’encadrement d’une profession qui méritait que l’on fasse la séparation entre le bon grain de l’ivraie ». De quoi en perdre son latin…
Selon nos informations, la FEPS préparerait son lancement pour la rentrée de septembre. Ce sera l’occasion de mesurer son influence au sein de la profession.
Dans un secteur en ébullition, le PEPS vient de prendre une longueur d’avance dans la course au leadership qui semble s’ouvrir en obtenant le soutien de l’ OPPS (Observatoire Paritaire du Portage Salarial), du PRISME (MEDEF) et de la CGPME dont il est membre à travers le CINOV. Sa représentativité reconnue par toutes les instances patronales en fera quoi qu’il arrive l’acteur clé dans la période de négociation de deux ans qui s’ouvre avec les partenaires sociaux.
Et maintenant ?
Les acteurs du marché vont devoir tenir compte de la réalité des positions de l’Administration (la DGT, Direction Générale du Travail) et des partenaires sociaux qui ne cachent pas leur hostilité à l’extension du portage salarial aux non-cadres.
– La FEPS a décidé, semble-t-il, d’adopter une position dure. Selon nos informations, elle préparerait de son côté son congrès de lancement avec des entreprises de portage salarial. Reste à savoir lesquelles ?
– Le PEPS de son côté serait en discussion favorable pour obtenir l’ouverture des négociations sur les « professionnels autonomes » évitant ainsi d’ouvrir le délicat dossier des non-cadres.