Syndrome de l’imposteur en freelance : tout comprendre pour le surmonter

20/10/2024

1. Que signifie le syndrome de l’imposteur ?

Définition du syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l’imposteur se caractérise par un sentiment persistant de doute de soi et une peur constante d’être exposé comme un « fraudeur », malgré des preuves objectives de succès et de compétence. Les personnes qui en souffrent sont convaincues qu’elles ne méritent pas leurs succès. Elles les attribuent à la chance, à des relations ou à d’autres facteurs externes plutôt qu’à leurs compétences réelles. Il s’agit d’un sentiment auto-entretenu, provenant d’un conflit entre la façon dont on se perçoit et celle dont on perçoit les autres.

Symptômes du syndrome de l’imposteur

Les symptômes du syndrome de l’imposteur varient d’une personne à l’autre, mais plusieurs signes sont couramment observés.

• Doute constant : Vous remettez fréquemment en question vos compétences et vos succès professionnels. Vous êtes souvent tenté·e de suivre de nouvelles formations pour consolider des compétences dont vous disposez déjà.
• Perfectionnisme : Vous avez le sentiment que seul un travail parfait peut valider votre légitimité. Cela vous conduit souvent à l’épuisement (vous passez beaucoup plus de temps que prévu sur les projets de vos clients) et/ou à l’inaction (concernant le développement de votre activité).
• Peur de l’échec : Vous craignez souvent de ne pas être à la hauteur. Cette peur peut vous empêcher d’accepter de nouvelles missions ou de contacter des prospects.
• Difficulté à accepter les compliments : Les compliments concernant votre travail vous mettent mal à l’aise. Vous avez donc tendance à les rejeter ou à les minimiser en attribuant vos succès à des causes externes. Vous avez l’impression que vos proches ont une vision faussée de vos compétences réelles, et qu’ils vous mettent sur un piédestal.
• Sentiment d’isolement : Vous vous sentez incompris·e et seul·e face à vos doutes. Ils peuvent être amplifiés par la solitude (souvent inhérente au statut de freelance).
• Surmenage : Vous avez tendance à travailler et à vous former excessivement pour compenser votre sentiment d’imposture et essayer de prouver votre valeur. Mais malgré ces nouveaux accomplissements, le doute revient rapidement.

Le syndrome de l’imposteur peut vous toucher et impacter votre vie professionnelle avec plus ou moins d’intensité. Il peut notamment évoluer vers un état d’anxiété chronique, voire même de dépression. N’hésitez pas à en parler à vos proches, à d’autres freelances, ou même à un·e professionnel·le de santé.

Un syndrome qui touche plus particulièrement les femmes

Selon différents sondages, environ 70 % des femmes interrogées auraient déjà souffert du syndrome de l’imposteur, contre environ 50 % des hommes. Les attentes sociétales, les stéréotypes de genre et le manque de modèles féminins ont aujourd’hui encore une influence importante sur les dynamiques professionnelles. Cette réalité est d’autant plus marquée chez les femmes freelances. Elles doivent notamment se battre contre des attentes et jugements plus sévères, souvent en cherchant à construire un équilibre fragile entre maternité et entrepreneuriat.

Aujourd’hui, des femmes entrepreneures osent prendre la parole sur les réseaux sociaux. Elles proposent des ressources pour aider leurs pairs à sortir de l’ombre et à renforcer leur confiance en elles pour développer sereinement leur activité. Voici quelques exemples de femmes freelances inspirantes.

• La copywriter, créatrice de contenu et formatrice Nina Ramen s’est fixé pour mission d’aider 1 million de femmes à développer leur business en apprenant l’art d’écrire et de vendre. Elle propose notamment des challenges gratuits.
• Aline Bartoli, coach d’affaires chez TheBBoost, est l’hôte du podcast J’Peux Pas J’ai Business. Elle y aborde notamment les sujets du syndrome de l’imposteur en freelance, du stress, de l’équilibre, de comment cultiver un état d’esprit positif, comment définir sa propre vision de la réussite, etc.
• Dans leurs podcasts respectifs, Pauline Laigneau et Louise Aubery donnent régulièrement la parole à des femmes inspirantes, et nous proposent ainsi de nouveaux role models à suivre.

2. Quelles sont les causes à l’origine du syndrome de l’imposteur chez les travailleurs indépendants ?

Si le syndrome de l’imposteur touche toutes les catégories socio-professionnelles et tous les corps de métiers, il est particulièrement prévalent chez les travailleurs indépendants et entrepreneurs. En effet, plusieurs spécificités inhérentes à l’entrepreneuriat et au freelancing constituent un terrain fertile sur lequel le doute peut durablement s’enraciner.

L’isolement professionnel

Les freelances travaillent souvent seul·e·s, sans collègues ni supérieur·e·s hiérarchiques pour valider leurs compétences au quotidien, leur adresser des retours constructifs ou les encourager.

La pression de réussir

Les travailleurs indépendants sont pleinement responsables de leurs succès ou échecs professionnels. Ils doivent prouver leur valeur lors de chaque nouvelle mission pour conserver leurs contrats ou en décrocher de nouveaux.

La comparaison constante

Les freelances se doivent d’assurer une certaine présence sur les réseaux sociaux pour gagner en visibilité. Cependant, les succes stories d’entrepreneur·e·s qui y sont exposées peuvent alimenter un sentiment d’illégitimité et renforcer l’idée que les autres sont plus compétents. Pourtant, ces comparaisons sont souvent biaisées et superficielles.

La nature incertaine du travail

L’absence de stabilité financière ainsi que la nécessité de chercher régulièrement de nouvelles missions et de continuer à se former pour suivre l’évolution du marché peuvent créer un climat d’insécurité propice aux doutes sur ses compétences et sa légitimité.

 

3. Comment surmonter le syndrome de l’imposteur en freelance ?

Identifier ses croyances limitantes et développer sa confiance en soi

Les croyances limitantes sont des pensées ou convictions négatives qui entravent votre développement personnel et votre confiance en vous. Les identifier vous aidera à vous en libérer et à balayer vos doutes persistants. Voici quelques exemples des croyances limitantes les plus courantes dans la sphère professionnelle.

• « Je ne suis pas assez qualifié·e. »
• « Je n’ai pas assez d’expérience. »
• « Je ne suis pas à la hauteur de cette mission. »
• « Je ne mérite pas une augmentation de tarifs. »
• « Je ne peux pas dire non. »
• « Les autres sont meilleur·e·s que moi. »
• « Je dois travailler plus pour être légitime. »
• « Je dois plaire à tout le monde. »

Prendre conscience de ces pensées, redéfinir vos propres objectifs, identifier vos points forts, développer un réseau de soutien et vous former continuellement (mais raisonnablement 😉) vous aidera à vous libérer de ces croyances limitantes et à surmonter le syndrome de l’imposteur.

Redéfinir ses propres objectifs pour changer de perspective

L’une des premières choses à faire pour vous libérer du syndrome de l’imposteur en freelance est de redéfinir vos propres objectifs. Oubliez les succes stories d’entrepreneur·e·s des réseaux sociaux et réalisations de vos ami·e·s. Concentrez-vous sur ce qui est réellement important pour votre épanouissement. Demandez-vous ce que signifie pour vous une vie heureuse et équilibrée. Gardez en tête que votre activité professionnelle doit être au service de votre vie, et non l’inverse ! À partir de là, établissez votre propre feuille de route, avec des objectifs et délais réalistes. Prenez le temps d’apprécier chaque étape franchie. Cela vous permettra de changer de perspective, ainsi que de reconnaître la valeur et le sens de votre travail.

Identifier ses points forts pour développer sa confiance en soi

Prendre le temps de lister vos points forts est un excellent exercice pour contrer le syndrome de l’imposteur et développer votre confiance en vous. Voici une liste non exhaustive des points que vous pouvez lister :

• vos diplômes et formations ;
• vos expériences ;
• les retours positifs de vos clients ;
• vos compétences de cœur de métier ;
• vos compétences transversales ;
• votre niveau en langues étrangères ;
• les outils professionnels que vous maîtrisez ;
• vos centres d’intérêts et loisirs ;
• vos qualités (demandez à vos proches de vous éclairer).

Cette auto-évaluation vous permettra de prendre conscience de la valeur réelle de votre travail.

Développer un réseau de soutien et mettre fin aux relations professionnelles toxiques

Ce n’est pas parce que vous travaillez seul·e que vous devez rester isolé·e. Pour votre équilibre personnel comme professionnel, il est crucial d’être bien entouré·e. Alors, développez sans plus attendre un réseau de soutien ! Si votre famille et vos ami·e·s en sont les noyaux essentiels, pensez également à rejoindre un réseau d’entrepreneurs partageant les mêmes défis que vous. Ils pourront vous offrir des retours positifs, des encouragements et des conseils.

Par ailleurs, n’hésitez pas à vous défaire des relations professionnelles toxiques. L’instabilité financière pousse parfois les freelances à tolérer de travailler avec des clients irrespectueux, mais souvenez-vous que votre santé physique et mentale vaut bien plus cher. Dans les moments creux, mieux vaut accepter des missions moins intéressantes ou un peu moins bien rémunérées que de mettre votre estime personnelle en danger.

Se former continuellement pour renforcer ses compétences

Vous autoformer autoformations, investir dans des formations ou certifications vous permettra de développer de nouvelles compétences, mais aussi d’améliorer votre confiance en vous. Cependant, veillez à ce qu’il ne s’agisse pas d’un moyen de surcompenser vos doutes. Avant de vous lancer, demandez-vous ce que cette formation va concrètement vous aider à accomplir. Quelle nouvelle offre allez-vous mettre en place ? Quels nouveaux prospects allez-vous contacter ?

 

Garder en tête que le syndrome de l’imposteur en freelance est fréquent et n’a rien d’insurmontable

Le syndrome de l’imposteur est un défi auquel la majorité des freelances sont confrontés au cours de leur carrière, mais il n’est pas insurmontable. En adoptant une approche proactive pour redéfinir vos objectifs, renforcer votre confiance en vous et développer un réseau de soutien, vous parviendrez à vous en libérer et à prendre conscience de la véritable valeur de votre travail.