Chiffres de l’emploi : les inquiétudes du chômage structurel… avant le rebond en 2015 ?
28/01/2015Mardi 27 janvier, on va découvrir que la barre très symbolique des 3,5 millions de sans-emploi a été franchie l’an dernier en métropole. Ce chiffre inquiète surtout parce qu’il repose sur deux tendances qui semblent s’incruster dans notre paysage.
Les chiffres de l’emploi révélés hier ont eu une forte portée symbolique : le seuil des 3,5 millions a encore été dépassé… établissant un sombre bilan pour cette année 2014, selon l’aveu même du ministre du Travail, François Rebsamen. Les raisons de ce fléau se précisent tous les mois, qu’elles soient structurelles ou conjoncturelles.
Des blocages structurels à l’emploi des jeunes et des quinquas
2014 aura été une année de poursuite de la croissance…du chômage.
Ce dernier n’a pas épargné de catégories mais a surtout frappé ceux qui ont pourtant fait l’objet de plusieurs plans.
Le chômage des jeunes, encore et malgré tout
A la fin 2014, malgré les efforts constants du Gouvernement et des institutions européennes, la France subit toujours l’augmentation de l’inactivité de ses jeunes. Augmentation limitée mais pas d’inversion de la courbe avec une +0,5% de chômage chez les jeunes, et ceux malgré les désormais fameux emplois d’avenir.
L’exclusion des seniors
L’économie et les entreprises françaises continuent malheureusement à se priver de l’expérience des 50 ans et plus. La culture du départ anticipé, de la pré-retraite et la frilosité des recruteurs y sont pour beaucoup.
En 2014, le résultat est alarmant puisque cette catégorie a subi +11% de chômage et que 43% des seniors-chômeurs sont au chômage depuis plus d’un an.
Conjoncture économiques versus action permanente des pouvoirs publics
En plus des mesures spécifiques aux jeunes, le Gouvernement avait déjà prévu un plan de lutte contre le chômage des seniors en juin 2014. Malheureusement, il semble s’être confronté à une conjoncture économique toujours négative.
Le Gouvernement aurait-il des raisons de se montrer optimiste ? On commence à le dire. En effet, plusieurs paramètres laissent entrevoir une éclaircie sur la météo de l’emploi.
L’indicateur du climat des affaires conçu par l’INSEE reste stable et penche même vers un retournement favorable.
La baisse de l’euro et du prix du pétrole pourraient permettre à la zone euro, et au premier rang à la France, de retrouver une compétitivité globale de ses productions et donc faire redémarrer l’activité et l’embauche. Cette tendance devrait d’ailleurs se renforcer, l’euro continuant de chuter avec les résultats électoraux en Grèce.
Si on y ajoute, les plans d’investissement européens prévus par Jean-claude Juncker, nouveau président de la Commission européenne, et les efforts européens en matière d’emploi pour les jeunes notamment, l’espoir peut revenir.
Preuve supplémentaire s’il en fallait d’un théorème constant : seule la conjugaison de mesures publiques et de résultats économiques tangibles peut avoir une conséquence directe sur le front de l’emploi.
Deux questions subsistent pourtant.
Premièrement, la croissance dépassera t’elle seuil fatidique de 1,5% qui est défini comme le seuil minimal pour produire de l’emploi ?
Deuxièmement, nos jeunes et nos seniors vont-ils s’emparer de ces nouvelles formes d’emploi qui leur permettraient de se raccrocher au marché de l’emploi ? Franchiront ils le Rubicon, comme des millions de nos voisins, de créer leur propre activité, de passer par le portage ou par une coopérative d’activité plutôt que par une forme d’emploi classique ?
A 2015 d’y répondre.