Portage salarial : le secteur rebondit fortement !
03/09/2024Chaque année, à l’occasion de la publication du rapport de branche du portage salarial, le Guide partage avec vous les principaux enseignements de cette étude statistique détaillée du secteur. La version 2024 ne fait pas exception. Spoiler alert : après une année 2020 compliquée, covid oblige, le portage repart de plus belle 😊.
Un chiffre d’affaires en hausse de 24 % !
On s’excuse tout de suite pour tous les entrepreneurs du portage. On est conscient que l’année 2024 est compliquée pour le secteur et notre ton enjoué pourrait sembler un peu décalé par rapport à votre réalité.
Les statistiques du rapport de branche 2024 concernent pour la plupart d’entre elles l’année 2021. Pour réaliser ce rapport, les associés de La Faabrick Cherdet, réalisent une commande, au nom de la branche, auprès du département des produits sur mesure de l’Insee. L’objectif : obtenir des données agrégées fiables issues des déclarations sociales nominatives (DSN) des entreprises de portage.
La revers de cette fiabilité est ce décalage temporel. Même si l’Insee a réduit le temps de traitement des données ces dernières années, il reste frustrant d’analyser les données du secteur avec 2 ou 3 ans d’écart, nous en convenons.
Une fois cette parenthèse refermée, plongeons-nous dans les données du rapport. Après avoir stagné en 2020, freiné par la crise économique liée au Covid_19, le chiffre d’affaires des entreprises de portage salarial atteint 1,56 milliard d’euros, en hausse de 24 % soit la plus forte hausse depuis que son évolution est mesurée (le premier rapport de branche porte sur l’année 2015).
Depuis 2015, le chiffre d’affaires du secteur croît en moyenne de 15 % par an.
A noter : Les données issues de l’Insee ne permettent pas de connaître directement le chiffre d’affaires du secteur. Les auteurs du rapport le reconstituent en partant de la rémunération brute versée par les entreprises de portage à leurs consultants portés (901 millions d’euros en 2021).
De plus en plus de personnes choisissent d’exercer leur activité en portage salarial
Depuis l’encadrement législatif du secteur (ordonnance de 2015, convention collective de 2017), de plus en plus de consultants font le choix d’exercer leur activité indépendante en portage salarial. On peut dire que le travail des partenaires sociaux auprès des pouvoirs publics a porté ses fruits 😊.
Cela se traduit dans les chiffres par une progression constante du nombre de salariés portés de 2015 à 2020. 76 % des entreprises de portage indiquaient avoir été impacté négativement par la crise du Covid_19 et le nombre de salariés portés avait effectivement baissé pour la première fois (- 2 %).
Le rapport de branche 2024 nous rassure sur la capacité du dispositif à rebondir. Le nombre de salariés portés n’a jamais été aussi élevé en 2021 (on en dénombre 38 467 selon les données de l’Insee) et il connaît sa plus fortement progression depuis 5 ans (+ 13 %), probablement porté par le déploiement du télétravail et les nouvelles aspirations des salariés post-covid (quête de sens, de plus d’autonomie).
Une offre de portage de plus en plus riche
Les premières données obtenues sur le secteur en 2015 avaient permis de mieux comprendre le paysage des entreprises de portage française. 225 entreprises de portage (EPS) exerçaient leur activité cette année-là. Six ans plus tard, leur nombre a plus que doublé. On compte ainsi 479 entreprises de portage actives en 2021 (une entreprise est considérée comme active si elle a versé une rémunération à au moins un de ses salariés portés).
Petite précision qui a son importance.
On recense, en 2021, 479 entreprises de portage salarial mais pas 479 acteurs du portage. En effet, une entreprise = un SIREN. La plupart des groupes de portage sont organisés par secteur d’activité (ou parfois par région) avec une entreprise de portage par sous-catégorie. Il n’est donc pas rare de voir un groupe de portage posséder 5, 10, 15 voire 20 entreprises de portage pour faire tourner son activité.
Le Covid n’est visiblement pas venu ralentir le rythme de la création d’entreprises de portage.
L’entrée de nouveaux acteurs est le signe d’un marché en croissance. Mais c’est aussi l’assurance d’une concurrence accrue avec pour principale conséquence des marges qui s’effritent.
Si les personnes intéressées par le portage peuvent se réjouir d’une offre aussi riche, choisir son entreprise de portage peut vite devenir un vrai casse-tête.
Notre conseil : ne vous focalisez pas uniquement sur le niveau des frais de gestion, surtout si vous débutez votre aventure dans l’indépendance. L’essence du portage salarial réside dans l’accompagnement qu’apporte une EPS à ses consultants. Prenez le temps de comparer les services proposés par l’entreprise, l’accompagnement, les formations et les outils digitaux facilitant la gestion de votre activité. Et surtout, n’oubliez pas d’évaluer la santé financière de l’entreprise. Vous lui confiez votre argent. Après la liquidation judiciaire de Ventoris, ce n’est plus un luxe.