Le portage salarial a (enfin) trouvé son OPCO !
10/04/2019Après plusieurs mois de discussions, la branche du portage salarial a finalement trouvé son OCPO d’appartenance. Plutôt qu’un nom évocateur et poétique (comme pour l’OPCO ATLAS), c’est une forme de simplicité qui a primé pour nommer l’OPCO « des entreprises et salariés des services à forte densité de main d’œuvre ». Celui-ci regroupe plus de trente branches professionnelles… Avant de voir où se situe le portage salarial dans tout ça, retour rapide sur ce qu’est un OPCO et ce que cela va changer pour vous.
Mais au fait, c’est quoi un OPCO ?
Le big bang de la formation professionnelle
a été initié par la loi « Avenir professionnel »de 2018. CPF, plan de
formation, OPCA… Personne n’allait en réchapper.
Les principaux objectifs de la
loi étaient de simplifier les
dispositifs de la formation, qui brillaient par leur complexité et, d’axer la réforme sur le développement des
compétences des individus en leur
donnant la maîtrise de leur formation professionnelle (notamment avec la
monétisation du CPF et son utilisation directe par les usagers).
Cette réforme est aussi passée
par la redistribution du rôle des partenaires sociaux, notamment avec la
transformation des OPCA en OPCO et la création, dès le 1er janvier
2019, d’un nouvel organe de régulation et de financement de la formation
professionnelle et de l’apprentissage : « France compétences »
en janvier 2019.
Changement de rôle : de l’OPCA à l’OPCO
Les organismes paritaires
collecteurs agréés (OPCA) étaient chargés de collecter et de mutualiser les
différentes contributions versées par les entreprises en matière de formation
professionnelle. Grâce à cet argent, les OPCA finançaient des actions de
formation au profit des salariés des entreprises et des demandeurs d’emploi.
Les opérateurs de compétence (OPCO)
n’ont quant à eux plus ce rôle de
collecte (même s’ils en gardent une partie liée au financement des contrats
d’apprentissage et de professionnalisation). Leurs missions sont davantage tournées vers le conseil et les services auprès
de leurs branches adhérentes bien sûr, mais aussi en faveur des TPE/PME qui les
composent.
Objectif :
accompagner les branches, notamment en matière de gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences, mais également les petites et moyennes entreprises,
pour les aider à faire face aux
mutations économiques et numériques de leur secteur d’activité.
Pour ces entreprises, le but
est d’améliorer l’information et l’accès
de leurs salariés à la formation professionnelle et, de les accompagner
dans une meilleure anticipation de leurs besoins en matière de formation.
Et le portage dans tout ça ?
L’OPCO « des entreprises
et salariés des services à forte densité de main d’œuvre » a obtenu son
agrément le 1er avril 2019. Il est composé de la branche du portage salarial qui rejoint celles de l’hôtellerie et de la restauration, des
entreprises de la sécurité, du travail temporaire, du commerce de gros … et
bien d’autres.
Cet OPCO ne regroupe pas moins
de 4,5 millions de salariés et, plus de 250 000 entreprises, TPE, PME, grandes
entreprises, implantées sur tout le territoire.
Mais pourquoi ce choix ?
La grande question que l’on
peut se poser est pourquoi regrouper ces branches en apparence si différentes
(pour certaines) au sein de cet OPCO ?
La réponse se trouve dans les métiers
de ces différents secteurs qui ont tous un point commun : l’humain qui est au cœur de l’activité et du service fourni que ce soit aux
entreprises, aux particuliers ou aux collectivités.
Ces métiers, pour lesquels le relationnel est un facteur clé de qualité
des prestations proposées, font face à des mutations et des enjeux de
transformation communs : la transition
et la transformation numériques qui modifient profondément l’évolution des
usages et l’évolution des attentes et de la relation client.
Mutualiser et partager les différentes
expertises de ces secteurs pour en accroître l’attractivité, tout en sécurisant
les parcours professionnels des salariés qui les composent, voilà le défi que
devra relever ce nouvel OPCO.
Concrètement, c’est quoi la suite ?
Un enjeu dans les prochaines
semaines est que le portage salarial fasse partie d’une section paritaire professionnelle. Cette « commission »
peut réunir une ou plusieurs branches pour traiter de questions qui les concernent
plus spécifiquement.
Ce sujet est important.
Ces sections ont en effet pour
but de piloter, gérer et suivre la mise en œuvre de dispositifs propres à
certaines branches. Cela permet de traiter
de sujets en lien avec les spécificités des branches concernées.
La branche du portage salarial
commence à voler de ses propres ailes et ce secteur connaît un développement
croissant. S’il ne faut pas minimiser l’importance de la mutualisation des
pratiques et usages de chacun, il ne faut pas pour autant en nier les spécificités.
Articles
connexes
- Le portage salarial et l’URSSAF : une histoire d’incompréhension ?
- Forfait jours et chômage partiel : le mode de calcul précisé
- Choisir le meilleur statut après auto-entrepreneur : le guide complet
- Lancement des portraits de salariés portés avec Cécile Eynard
- Portage salarial et prévoyance : Klésia, nouvel organisme assureur du secteur !