Seniors au chômage : Reconversion professionnelle plus difficile
28/12/2012En cette fin d’année 2012, pour le 19ᵉ mois consécutif, le chômage augmente selon les chiffres du Pôle emploi. Cette augmentation touche principalement deux catégories : les jeunes et surtout les seniors, c’est-à-dire les personnes de plus de 50 ans.
Forte augmentation du nombre de chômeurs parmi les seniors
L’augmentation du chômage chez les seniors a été de 17 % en un an. Au total, près de 685 000 personnes de plus de 50 ans, sans aucune activité, étaient inscrites fin octobre à Pôle emploi. Pourtant, le taux de chômage des seniors reste inférieur de trois points à la moyenne nationale, s’établissant à 6,9 %.
Cette détérioration de l’emploi des seniors s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les réformes des retraites incitent de plus en plus de travailleurs à prolonger leur activité. D’autre part, les seniors occupent majoritairement des postes en CDI, ce qui les protège en partie, mais les rend aussi plus vulnérables en cas de licenciement, car ils ont plus de difficultés à retrouver un emploi.
Le principal défi pour cette classe d’âge est d’éviter le piège du chômage de longue durée. En effet, plus un demandeur d’emploi reste éloigné du marché du travail, plus son retour à l’emploi devient complexe.
Une reconversion professionnelle plus difficile passé 50 ans
La reconversion professionnelle après 50 ans est souvent un parcours du combattant. Selon une étude de l’Unédic, un senior a une chance sur deux d’être encore au chômage après deux ans de recherche. À environnement économique constant, les seniors connaissent des périodes de chômage en moyenne 6 mois et demi plus longues que celles des moins de 25 ans, selon Pôle emploi.
Un chiffre marquant : fin 2012, les plus de 50 ans restaient en moyenne inscrits 404 jours à Pôle emploi, contre 249 jours en moyenne pour l’ensemble des inscrits.
Parmi les principales difficultés rencontrées par les seniors dans leur reconversion professionnelle, on trouve :
- Les préjugés des recruteurs, qui perçoivent parfois les seniors comme moins adaptables aux nouvelles technologies et aux méthodes de travail modernes.
- Le manque de formations adaptées, alors que l’évolution des métiers exige une actualisation constante des compétences.
- Le coût salarial plus élevé, car un senior bénéficie généralement d’une rémunération plus importante que les jeunes actifs.
Le chômage des seniors est un problème grandissant, accentué par la difficulté de leur reconversion professionnelle. Face à cette situation, il est impératif de développer des stratégies adaptées, comme l’accès à la formation continue et la promotion de nouvelles formes d’emploi. Encourager l’embauche des seniors, sensibiliser les entreprises aux atouts de l’expérience et lever les freins administratifs sont autant de pistes à explorer pour améliorer leur employabilité et lutter contre le chômage de longue durée.
Le développement des nouvelles formes d’emploi comme le portage salarial sont des alternatives de plus en plus explorées par les seniors. Il permet de valoriser l’expertise acquise tout au long de la carrière tout en bénéficiant d’une certaine flexibilité.