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Santé mentale au travail : Un salarié sur quatre en détresse

07/04/2025

La santé mentale des salariés est plus que jamais au cœur des préoccupations des entreprises en 2025. Face à une montée alarmante du stress, de l’anxiété et du mal-être au travail, le Gouvernement français a décidé de faire de la santé mentale la Grande Cause Nationale de l’année. Un choix qui reflète une réalité préoccupante : un salarié sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale, selon le baromètre 2025 réalisé par Qualisocial et Ipsos​.

QVCT
Ce constat soulève des questions fondamentales sur les conditions de travail, l’impact du stress sur la productivité et l’engagement des salariés, ainsi que les actions à mettre en place pour améliorer durablement la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT).

Des chiffres alarmants

D’après l’enquête menée auprès de 3 000 salariés français, 25 % des travailleurs déclarent être en mauvaise santé mentale​. Ce chiffre est stable par rapport à l’année précédente, ce qui montre une tendance inquiétante et persistante.

Certains groupes de travailleurs sont particulièrement vulnérables, notamment :

  • Les jeunes femmes,
  • Les salariés à temps partiel,
  • Les parents isolés,
  • Les personnes atteintes de maladies chroniques.

Les secteurs d’activité exposés à un contact direct avec le public – comme l’administration, l’enseignement ou les services aux particuliers – sont également les plus touchés. Ces métiers, souvent soumis à une forte charge émotionnelle et une pression constante, sont des environnements de travail à haut risque​.

Les répercussions sur la performance des entreprises

La santé mentale au travail ne concerne pas seulement le bien-être individuel des salariés. Son impact sur la productivité et la performance globale des entreprises est considérable.

Une concentration en chute libre

Les salariés en mauvaise santé mentale ont 2,4 fois plus de difficultés à se concentrer que ceux en bonne santé​. Cette baisse de concentration entraîne :

  • Une diminution de l’efficacité,
  • Une augmentation des erreurs,
  • Un allongement du temps de réalisation des tâches.

Ce manque d’attention peut également affecter la créativité et la prise de décision, éléments essentiels à l’innovation et à la compétitivité des entreprises.

Une baisse d’énergie et un désengagement accru

Les travailleurs en détresse psychologique voient leur énergie au travail chuter de 55 % et sont 40 % moins engagés que leurs collègues en bonne santé​. Cela se traduit par :

  • Une fatigue persistante,
  • Une baisse de motivation,
  • Un sentiment d’épuisement,
  • Une diminution de l’attachement à l’entreprise.

À long terme, cet état de désengagement favorise l’absentéisme, le turnover et une productivité en baisse, représentant un coût financier et organisationnel important pour les entreprises.

Un déficit de prévention cinglant

Malgré ces constats, moins d’un salarié sur quatre bénéficie d’un plan de prévention complet en santé mentale au sein de son entreprise​. Pire encore, 36 % des travailleurs n’ont accès à aucune action de prévention.

Pourtant, trois niveaux de prévention sont reconnus comme essentiels :

  • Prévention primaire : anticipation des risques psychosociaux pour limiter leur apparition
  • Prévention secondaire : sensibilisation et formation aux dangers du stress au travail
  • Prévention tertiaire : accompagnement des salariés en situation de détresse psychologique​.

Les entreprises qui ne prennent pas en compte ces enjeux risquent non seulement une dégradation de la santé mentale de leurs salariés, mais aussi une baisse globale de la performance et de l’image de l’organisation.

La QVCT : au rang 1 des attentes des salariés

Face à cette réalité, 91 % des travailleurs considèrent la QVCT comme un enjeu prioritaire ou important pour leur employeur​. Les attentes des salariés se concentrent sur trois axes majeurs : la sécurité physique et mentale, les relations humaines et l’ambiance de travail et l’organisation du travail. Les entreprises qui investissent dans la QVCT constatent une amélioration notable de l’engagement, de la satisfaction et de la productivité de leurs employés.

Améliorer la santé mentale au travail en 5 points

  1. Évaluer et mesurer la situation

Un diagnostic régulier est essentiel pour identifier les besoins des salariés et adapter les actions de prévention. Voici les outils qui permettent d’obtenir des données précieuses pour guider la prise de décision :

  • Les baromètres internes
  • Les sondages anonymes
  • Les entretiens individuels.
  1. Mettre en place une politique de prévention complète

Les entreprises doivent adopter une approche globale et proactive, combinant actions de sensibilisation, d’accompagnement et d’anticipation. Les dispositifs de soutien psychologique doivent être accessibles à tous les employés​.

  1. Former et sensibiliser les managers

Les managers jouent un rôle central dans la prévention des risques psychosociaux. La formation aux bonnes pratiques en matière de bien-être au travail est un levier pour :

  • Détecter les signaux de mal-être,
  • Favoriser un climat de travail bienveillant,
  • Accompagner leurs équipes de manière adaptée.
  1. Améliorer la flexibilité et l’organisation du travail

En adaptant les horaires, en mettant en place une politique de télétravail, ainsi qu’en répartissant la charge de travail, les entreprises contribuent à la réduction du stress et de l’anxiété liés au travail.

  1. Communiquer et engager les équipes

L’implication des salariés dans les décisions liées à la QVCT renforce leur engagement et leur satisfaction. Des réunions régulières et des espaces de dialogue sont indispensables pour ajuster les actions mises en place.

Ignorer le sujet de la santé mentale, c’est prendre le risque d’un monde du travail plus fragile et moins résilient. À l’inverse, agir pour la santé mentale, c’est garantir la pérennité des entreprises et le bien-être des travailleurs.