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Comment calculer son TJM de freelance : 5 étapes à suivre

10/10/2023

Quel freelance n’a pas fait l’erreur de s’appuyer sur son ancien salaire pour définir son tarif journalier ? Entre le nombre d’heures facturées, les charges, l’expérience et l’ancienneté, calculer son TJM de freelance peut s’apparenter à un véritable casse-tête. Aujourd’hui, Le Guide Du Portage Salarial vous aide à bien définir vos tarifs de travailleur indépendant en cinq étapes concrètes.

1. Réaliser une étude de marché avant de fixer ses tarifs

Avant de fixer votre taux journalier moyen (il s’agit de votre prix de vente journalier hors taxe), prenez le temps de réaliser une étude de marché.

  • Tapez les mots clés “TJM moyen” suivis de votre activité sur Google pour consulter différentes études de marché.
  • Consultez les profils de travailleurs indépendants plus ou moins expérimentés dans votre domaine d’activité sur des plateformes de freelancing, comme Malt. Pensez à déduire la commission de la plateforme du TJM annoncé.
  • Échangez à ce sujet sur des forums ou groupes de freelances, notamment sur Facebook ou LinkedIn.
  • Consultez les grilles de rémunération des grands groupes si elles sont disponibles.

Vous constaterez de grandes disparités selon les sources, mais cela vous donnera un aperçu des tarifs moyens de vos concurrents. Profitez-en pour dresser un premier bilan de votre ancienneté, de votre portfolio, de vos formations, de vos compétences et éventuellement de votre localisation pour vous situer dans cette fourchette de tarifs.

A. S’aligner sur le marché de son secteur d’activité

Vous ne savez pas vraiment où vous situer ? Et si vous commenciez par vous aligner sur le marché ? Vos tarifs ne vous permettront pas de vous démarquer, mais vous pourrez mettre en avant vos valeurs, vos compétences spécifiques, vos domaines de prédilection et votre disponibilité.

B. Casser le marché pour trouver ses premiers clients en freelance

Vous avez besoin d’alimenter votre portfolio et avez peu de réalisations à montrer pour valoriser votre TJM? Et si vous lanciez votre activité en proposant des tarifs en dessous du marché ? Veillez tout de même à éviter de travailler à des prix indécents. Vous pourrez naturellement augmenter votre tarif petit à petit, à mesure que vous gagnerez en expérience. Si vos clients sont pleinement satisfaits de votre travail, ils l’accepteront aisément.

C. Proposer des tarifs haut de gamme (et les prestations qui vont avec)

Vous avez déjà une belle expérience de salarié ou de travailleur indépendant ? N’hésitez pas à proposer des tarifs au-dessus du marché, puisqu’il y a de grandes chances que vos compétences et prestations soient également au-dessus de la moyenne. Présentez alors votre offre comme un service premium.

2. Faire le point sur ses dépenses et cotisations pour bien calculer son TJM de freelance

Votre TJM ne correspondra pas à votre rémunération. Pour éviter les désillusions au moment de transférer votre paie sur votre compte personnel, veillez à prendre en compte vos dépenses professionnelles et cotisations pour bien définir vos tarifs de freelance.

A. Prendre en compte ses charges professionnelles de travailleur indépendant

Quelle que soit votre structure d’entreprise, vous avez chaque mois divers frais professionnels :

  • l’achat de petit matériel informatique ;
  • l’achat de fournitures administratives ;
  • des abonnements à différents logiciels ;
  • un loyer fictif si votre siège social est chez vous, ou un service de domiciliation d’entreprise ;
  • des charges telles que l’eau et l’électricité ;
  • un abonnement téléphonique et Internet ;
  • des frais de déplacement : location ou entretien de véhicule, carburant, titres de transport, hôtels, restaurants, etc. ;
  • des assurances, comme la responsabilité civile ou une complémentaire ;
  • des honoraires d’expert-comptable, de juriste ou de sous-traitance ;
  • des publicités ;
  • des frais bancaires ;
  • la CFE (contribution foncière des entreprises) ;
  • etc.

Établissez une moyenne mensuelle de ces dépenses. Cela vous aidera à calculer votre TJM, mais aussi à faire un choix éclairé concernant le statut juridique de votre entreprise.

B. Calculer son salaire souhaité selon son statut juridique

Chaque statut juridique d’entreprise a ses avantages et ses inconvénients. Nous ne les explorerons pas en profondeur ici, car il y a de nombreuses spécificités à prendre en compte.

Gardez bien à l’esprit que les faibles cotisations liées à la microentreprise vous donnent peu de droits en matière de retraite et de sécurité sociale, et ne vous ouvrent aucun droit au chômage.

Que vous soyez en microentreprise. SASU, EURL ou portage salarial, prenez en compte vos taux de cotisations (variables selon votre type d’activité) et d’imposition.

3. Valoriser son parcours professionnel

Maintenant que vous avez un bon aperçu du marché et de vos frais mensuels, il est temps de faire le point sur vos avantages. Il est toujours difficile de se valoriser, mais ceci vous permettra de baser vos tarifs sur la valeur réelle de vos services, en fonction de vos expériences, de vos compétences, et de vos projets antérieurs.

A. Valoriser son portfolio et ses expériences

Vos expériences professionnelles antérieures ont de la valeur, quelles qu’elles soient ! Si elles sont en lien avec votre activité, elles alimenteront directement votre portfolio. Si vous venez de changer d’activité, valorisez vos compétences transversales. Vous pouvez également réaliser quelques prestations bénévoles pour des associations qui vous tiennent à cœur afin d’alimenter votre portfolio.

B. Partager les avis clients et développer sa notoriété de freelance

Travailler en freelance implique de développer son image de marque. Développez donc votre personal branding en partageant les avis de vos clients, en présentant vos méthodes de travail, en mettant en avant votre état d’esprit, votre relationnel et votre façon de travailler.

4. Calculer le temps réellement travaillé pour définir son TJM de freelance

Que vous envisagiez de travailler 35, 40 ou 50 heures par semaine, vous ne facturerez pas 100 % de votre temps de travail. Vous ne travaillerez pas non plus 7 jours sur 7, ni 52 semaines par an. Calculer au mieux votre temps de travail facturable vous permettra de définir un TJM cohérent.

A. Calculer son nombre de jours travaillés dans l’année

Commencez par calculer combien de jours par an vous travaillerez.

  • Planifiez vos vacances et congés, et déduisez-les de votre nombre de jours travaillés.
  • Prévoyez également des journées de formation.
  • Laissez de la place aux congés maladies et imprévus.

Par exemple : Vous prévoyez de prendre 5 semaines de vacances, 2 semaines de congé maladie (ou pour enfant malade) et 2 semaines de formation. Vous travaillerez donc 43 semaines dans l’année. À raison de 5 jours par semaine, vous travaillerez 215 jours par an.

B. Calculer son nombre d’heures travaillées et facturées

Définissez ensuite un nombre d’heures travaillées par jour. Quel que soit votre rythme, gardez en tête que le TJM correspond à 7 ou 8 heures de travail.

Partez ensuite du principe que vous facturerez environ 60 à 70 % de votre temps de travail. En effet, la prospection, l’administration, la comptabilité, la relation client, la communication, la veille et la formation continue sont très chronophages.

Par exemple : Vous travaillez 40 heures par semaine (8 heures par jour du lundi au vendredi). Si vous partez du principe que 70 % de ce temps est consacré à du travail facturé, cela correspond à 5 h 36 par jour.

C. Définir son TJM de travailleur indépendant

Vous disposez désormais de toutes les informations nécessaires pour calculer votre TJM de freelance.

  • Définissez votre objectif de chiffre d’affaires mensuel net. Calculez-le en ajoutant vos charges (cotisations, dépenses et frais divers). Multipliez-le par 12 pour obtenir votre objectif de CA annuel.
  • Divisez votre CA annuel par le nombre de jours travaillés pour obtenir votre TJM.

Par exemple :

Vous souhaitez gagner 3 000 € net par mois. Vous êtes en portage salarial et payez donc environ 50 % de cotisations sociales patronales et salariales. Vous estimez vos dépenses professionnelles déductibles à 200 € par mois. Votre objectif de chiffre d’affaires est donc de 6 200 € par mois. En multipliant ce chiffre par 12, votre objectif de CA annuel est de 74 400 € par mois.

En divisant 74 400 (votre objectif de CA annuel) par 215 (le nombre de jours travaillés), vous obtenez un TJM de 346 €.

À noter : si vous devez facturer certaines missions à l’heures, divisez votre TJM par le nombre d’heures facturées, et non par le nombre d’heures travaillées par jour.

Par exemple : Votre TJM est de 346 €. Vous travaillez 8 heures par jour et facturez 5,6 heures par jour. Votre taux horaire devrait donc être de 62 €.

5. Faire évoluer ses tarifs de freelance au cours de sa carrière

Tout comme les grilles de rémunération augmentent selon l’ancienneté et les résultats des salariés, votre TJM doit également évoluer au cours de votre carrière de travailleur indépendant. Voici quelques pistes pour valoriser vos tarifs et améliorer votre rémunération.

A. Se former continuellement pour développer son activité d’indépendant

En vous formant continuellement, vous développez de nouvelles compétences. Les formations certifiées, la veille et l’autoformation vous permettent d’évoluer pour répondre toujours plus efficacement aux besoins de vos clients.

B. Valoriser ses expériences professionnelles pour augmenter ses tarifs

Plus le temps passe, plus votre portfolio se remplit. Et plus vous pratiquez, meilleures sont vos prestations. Mettez régulièrement votre portfolio à jour et partagez les avis de vos clients satisfaits pour valoriser votre profil sur LinkedIn, sur votre site web et sur les plateformes de freelancing.

C. (Re)négocier ses tarifs tout au long de sa carrière de freelance

Chaque année, faites le point sur vos nouvelles compétences, sur vos résultats et sur l’inflation pour recalculer votre TJM de freelance. Veillez à informer vos clients suffisamment tôt.

Bonus : Transformer son TJM de freelance en salaire avec le portage salarial

La microentreprise vous a séduit avec ses bas taux de cotisations ? C’est une excellente façon de se lancer, mais ce n’est pas la plus viable pour développer sa carrière de freelance sereinement. Et si vous vous laissiez porter pour transformer vos revenus en salaire ? Avec des démarches administratives simplifiées, des frais professionnels déductibles, des cotisations pour la retraite, la sécurité sociale, le chômage et la formation professionnelle, le portage salarial a beaucoup à vous offrir !