Portage salarial vs Coopérative d’Activité et d’Emploi : quels points communs ?
30/01/2024Si vous avez choisi d’exercer votre activité en freelance, vous serez rapidement confronté au choix de votre statut. Sous quelle forme juridique facturer vos premiers clients ? Parmi les choix possibles : deux pépites qui brillent par leur capacité à offrir un statut social protecteur et un accompagnement précieux dans la gestion de votre activité. Je parle bien évidemment du portage salarial et de la coopérative d’activité et d’emploi (CAE). Dans ce premier article, l’équipe du Guide vous présente les points communs entre ces deux formes alternatives d’activité. Nous aborderons, dans un deuxième article, les principales différences entre ces formes d’emploi.
Le portage salarial et la coopérative d’activité et d’emploi (CAE) partagent un certain nombre de points communs. À mi-chemin entre le salariat classique et le travail indépendant, ces deux formes d’emploi se ressemblent davantage qu’elles ne s’opposent.
Une relation tripartite
Elles sont toutes les deux basées sur une relation tripartite entre vous, votre client et un tiers de confiance : l’entreprise de portage salarial (EPS) ou la coopérative d’activité et d’emploi, selon votre choix.
C’est la première grosse différence avec les autres statuts juridiques (micro-entreprise, SASU, EURL), où vous facturez vos clients en direct.
Pour bien comprendre le fonctionnement de ces formes d’emploi, nous vous avons concocté un petit schéma récapitulatif.
Concrètement, en portage comme en CAE :
- Vous trouvez un client, négociez les conditions de la prestation avec lui (le prix, la durée, le contour de la mission) ;
- Vous signez ensuite un contrat de travail (ou un contrat d’appui au projet d’entreprise, un CAPE, mais on y reviendra dans notre deuxième article 😊) avec ce fameux tiers de confiance (entreprise de portage ou CAE). En contrepartie du versement d’une partie de votre chiffre d’affaires, vous bénéficiez ainsi du statut protecteur du salariat et des services proposés par votre nouveau partenaire (EPS ou CAE) ;
- Votre entreprise de portage ou votre CAE contractualise avec votre client sur la base des éléments que vous avez négociés et gère la partie administrative attachée à cette mission.
Un statut social protecteur
Avantage non négligeable du portage salarial et de la CAE : le statut social. C’est un des principaux points de comparaison entre les différents statuts juridiques permettant d’exercer une activité en freelance.
- En micro-entreprise et en EURL vous êtes travailleur non salarié (TNS) ;
- En SASU, vous êtes assimilé salarié ;
- En portage salarial et en CAE, vous disposez de la même protection sociale qu’un salarié classique.
Vous ne voyez pas vraiment la différence entre ces différents statuts sociaux ? C’est normal, pas de panique, on va prendre le temps de rentrer un peu plus dans le détail.
Concrètement, les principales différences entre ces statuts interviennent sur la couverture de certains risques :
Assurance chômage
En portage salarial et en CAE, vous cotisez à l’assurance chômage. Vous pouvez donc bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) versée par France Travail (le nouveau nom de Pôle Emploi) dans les mêmes conditions qu’un salarié classique. Si vous connaissez une période sans prestation, il est très courant de négocier avec sa CAE ou son EPS une rupture conventionnelle pour bénéficier de l’ARE pendant cette période d’incertitude.
Ce n’est pas le cas pour les autres statuts (micro, SASU, EURL) et ça peut faire une sacré différence en cas de période un peu plus délicate.
Retraite complémentaire
Si le choix de votre statut a peu d’impact sur la retraite de base (le régime des indépendants est aligné sur celui des salariés depuis 1973), il en est autrement pour la retraite complémentaire.
Vous bénéficiez d’une retraite complémentaire bien supérieure en portage salarial, en CAE ou en SASU qu’en EURL ou en micro-entreprise. Dans le cas des professions libérales non règlementées, la retraite complémentaire est même nulle en micro-entreprise.
Accidents du travail et maladies professionnelles
En portage salarial et en CAE, vous êtes couverts contre le risque d’accidents du travail ou de maladies professionnelles (c’est le cas aussi en SASU). Un avantage par rapport à la micro-entreprise ou l’EURL.
La possibilité de se consacrer à 100 % à son cœur de métier
En portage salarial, comme en CAE, vous disposez d’un partenaire qui vous décharge de toutes vos tâches administratives. Sans être exhaustif, voici une petite liste de tâches dont s’occupe votre EPS ou votre CAE si vous optez pour ces formes d’emploi :
- Établir votre bulletin de paye ;
- Gérer votre comptabilité ;
- Effectuer vos déclarations auprès des organismes sociaux (Urssaf, caisse de retraite…) ;
- Opérer le versement de vos cotisations et contributions sociales, ainsi que votre impôt prélevé à la source ;
- Collecter la TVA et la reverse à l’administration fiscale ;
- Effectuer les démarches nécessaires auprès de la Sécurité sociale pour le versement de vos indemnités journalières en cas d’arrêt maladie ;
- Couvrir votre activité via son assurance responsabilité civile ;
- Rédiger le contrat de prestation si votre client est une entreprise ;
- Émettre et envoyer les factures ;
- Se charger du recouvrement si nécessaire.
La plupart des indépendants en société ou en micro-entreprise passe un temps non négligeable à s’occuper de toutes ces formalités administratives. Ce qui impacte nécessairement le temps qu’ils ont pour produire pour leurs clients.
En portage salarial, ou en CAE, vous êtes dans les conditions idéales pour vous concentrer sur votre cœur de métier.
Un accompagnement dans son activité
Le sentiment de solitude est un risque à ne pas négliger lorsqu’on choisit d’exercer son activité en freelance. Quand on a été salarié une bonne partie de sa carrière professionnelle, le fait de se mettre à son compte ne doit pas s’improviser. Être expert dans son domaine ne suffit pas toujours pour réussir à vivre correctement de son activité indépendante. C’est un bon début mais ce n’est pas toujours suffisant 😊.
Définir votre offre, fixer vos prix, développer son réseau, apprendre à communiquer, négocier et évidemment trouver des clients : les nouveaux challenges auxquels vous devrez faire face sont nombreux.
Être accompagné par des acteurs qui connaissent les exigences de la vie d’indépendant vous permettra probablement de prendre un ou deux raccourcis 😉.
L’accompagnement des porteurs de projets fait partie intégrante de l’ADN des CAE.
En portage salarial, 90 % des entreprises proposent un accompagnement personnalisé à leurs salariés portés selon le dernier rapport de branche. Les plus grosses sociétés de portage misent beaucoup sur cette dimension pour fidéliser leurs salariés portés et les aider à développer leur activité. Sur les 10 plus grosses entreprises ou groupes de portage, 7 proposent ainsi des formations d’accueil à leurs nouveaux salariés portés.
Les partenaires sociaux de la branche du portage salarial ont d’ailleurs mis en place un contrat de professionnalisation visant à obtenir un Certificat de Qualification Professionnelle de Consultant Autonome qui vient valider l’acquisition de ces compétences nécessaires pour être plus à l’aise dans son aventure d’indépendant.
Vous êtes désormais bien au fait des points communs entre ces deux formes alternatives d’activité. Retrouvez bientôt notre deuxième article sur les différences entre portage salarial et CAE si vous hésitez entre les deux formes d’emploi.
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